Festival RISC : quand la vision fait fureur !

La 11ème édition du festival Rencontres Internationales Sciences & Cinémas (RISC) a enfin ouvert ses portes le vendredi 24 novembre. Ce dernier démarre sur les chapeaux de roue avec la diffusion de La Fureur de voir, un long métrage du réalisateur franco-suisse Manuel von Stürler.

La soirée d’ouverture du festival RISC vient juste de commencer et la salle du Cinéma Les Variétés, à Marseille, est presque pleine. Au programme ce soir : deux films abordant le thème de la vision. Le court métrage In a perfect fever de Kera MacKenzie et Andrew Mausert-Mooney précède le tant attendu long métrage La Fureur de voir de Manuel Von Stürler.

Nominé et primé dans de nombreux festivals internationaux, Manuel von Stürler avait connu un franc succès avec son film Hiver Nomade, récompensé “meilleur documentaire 2012” à la 25ème cérémonie des Prix du cinéma européen. Avec une perception visuelle limitée, il est confronté depuis son enfance au risque de devenir aveugle. Pour en savoir davantage sur le sens de la perception visuelle, il se lance dans un nouveau film : La Fureur de voir. Ce documentaire produit par Bande à part Films et coproduit avec Les Films du Tambour de Soie, fait référence, cette fois-ci, à sa propre histoire.

“Parler de la science dans un film d’auteur, c’est vraiment difficile”

“Parler de la science dans un film d’auteur, c’est vraiment difficile” affirme le cinéaste. Au final, le challenge est relevé puisqu’il met l’humain au centre de la science. Pendant deux ans, Manuel von Stürler a mené une enquête durant laquelle il est allé à la rencontre d’experts de la perception visuelle mais aussi de personnes aveugles, comme Catherine Le Clech.

Cette dernière, qui avait perdu la vue à l’âge de 37 ans, a fait le choix courageux de tester l’implant rétinien. Il s’agit donc d’un film personnel s’adressant à tous, une forme de quête introspective liée aux origines, à la douleur et l’angoisse, qui “interroge notre relation à l’image et au réel”.

En utilisant une caméra subjective, le réalisateur nous immerge dans son film car l’appareil enregistre ce qu’il perçoit et donne une façon différente de voir le monde. Pour Manuel von Stürler, le but, ici, est de “motiver le spectateur à s’interroger sur sa propre perception”.

Pour le réalisateur, “il n’y a pas un sens plus important qu’un autre, ils sont tous en lien”. Frédéric Chavane, neurobiologiste et Directeur de Recherche CNRS à l’Institut Neurosciences de la Timone, complète ses pensées en affirmant que “la vue reste le sens primordial”. Surpris par la simplicité de l’histoire et du film, il s’agit d’un bonne manière, pour lui, de faire de la vulgarisation par les émotions.

Notre avis :
Le plus de ce documentaire c’est qu’il soit inspiré de la propre vie du réalisateur. Cela permet tout de suite de se projeter et s’identifier quand on se rend compte que c’est “réel”. La manière de filmer en caméra subjective est également intéressante car, en tant que spectateurs, nous vivons pleinement le film à travers ses yeux. C’est une vraie réussite !

Clara PEUGET et Léa PIERACCI