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« Notre film est une réflexion sur l’autoroute mais aussi sur la ville et la vie. »

 

« Les autoroutes » est une collaboration entre Gabriel, thésard en architecture et Romain, étudiant passé par les Beaux-Arts et en master du film documentaire à Aix-en-Provence. Conversation avec ses auteurs.

 

RISC : Pouvez-vous nous présenter votre film en quelques mots ?

Romain, cinéaste : Le film est une promenade subjective d’un architecte qui se pose la question du devenir, de l’actualité de ce territoire et de cette infrastructure qu’est l’autoroute.

Gabriel, doctorant en architecture : L’objectif du film est de la découverte d’un terrain qui n’est pas souvent abordé d’un point de vue subjectif, en tout cas dans l’urbanisme. C’est une réflexion sur l’autoroute mais aussi sur la ville, sur la vie.
En résumé ce film est la mise en image de l’hypothèse principale de ma thèse qui est : est-ce l’autoroute qui est en train de devenir urbaine ou la ville de devenir une énorme autoroute ?

 

RISC : Comment avez-vous scénarisé votre thèse ?

G : L’autoroute était la ligne directrice du scénario.

R : Et donc le scénario a été construit selon les territoires que nous avons découvert de par notre marche précédente à la réalisation. On a choisi les séquences selon la signification par l’image, la voix-off et le texte apportant la subjectivité du chercheur.

 

Quelles difficultés avez-vous rencontrées lors de la réalisation ?

R : On a pas ressenti de difficulté technique, la difficulté réside dans le territoire lui-même parce que bien qu’il nous soit familier, qu’on y passe tous les jours, on s’y sent mal, on le connaît mal. La difficulté est …

G : … d’être là ! (rires)

R : La véritable difficulté a été d’arriver à terminer ce film. Il nous a fallu pas loin de deux ans pour le finaliser. Quand on travaille sans production, seul chez soi, c’est compliqué d’arriver à garder le moral jusqu’au bout pour arriver à terminer un objet, parce qu’au bout d’un moment on est trop subjectif.

G : En plus, tous les deux avions des projets à côté, il était aux Beaux-Arts et moi je devais faire de la recherche pour ma thèse.

 

RISC : Qu’est-ce qui vous a poussé à présenter votre film aux RISC ?

G : Avec Romain, on avait envie de faire du cinéma ! De créer un objet qui soit montré. Je me suis rendu compte que mon idée de film était la même que celle de ma thèse. Ca a été une coproduction : on est parti de mon hypothèse, et on en a fait un film ça m’a aidé à passer du temps, à connaitre le terrain, l’autoroute, et, pour lui, d’apprendre la caméra et de diffuser son film.

R : Tous les deux, on trouvait intéressant ce dialogue entre cinéma et recherche. On est venu présenter notre film au festival RISC parce qu’il s’accordait totalement au concours. Ce festival, c’était une aubaine pour nous : il nous a permis de finir le film. Quand il n’y a pas de production , quand qu’il n’y a pas d’une demande d’un film, il faut trouver l’énergie et l’effort final pour le boucler. On remercie le festival parce que sinon on ne s’en serait jamais sorti.

 

RISC : Quels sont vos futurs projets ?

R : Le prochain film qu’on est en train de réaliser en ce moment, c’est l’envers de cette première marche. Dans ce premier film on a vraiment suivi la subjectivité de Gabriel dans ce parcours. Dans le second film, on donne la parole plutôt au territoire, et donc aux habitants qui y vivent.
De ce fait, le second film est un documentaire sous forme d’entretiens, bien qu’on essaye toujours de déjouer des styles trop configurés comme nous l’avions fait avec la marche.

G : Faire parler le territoire habité, c’est aussi la deuxième étape de ma thèse. Le premier film est la perception de l’ « étranger » qui observe le territoire, le second, du « local », de l’habitant de ce territoire donné.