14h – Cinéma les Variétés – DES OBJETS ET DES HOMMES

Des histoires dans l’Histoire, dans ses creux et ses failles, dans ses plus petites traces de mémoire ou d’oubli, dans ses interstices les plus secrets ou les plus tus. 3 objets, filmiques, eux, qui racontent et questionnent notre rapport à la mémoire intime et collective.

En présence de : Alexis Nuselovici (Nouss), professeur de littérature générale et comparée à l’Université d’Aix-Marseille (AMU).

Mélodie Tabita, réalisatrice.

Lætitia Tura
, réalisatrice.

PROJECTION DES FILMS :

 

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AVEC LE FRÈRE DE MON PÈRE MORT de Mélodie TABITA – France, documentaire, 2016, 48’
autoproduit

Je suis partie au Maroc, sol de mon père mort pour voir l’endroit où il est né.

Il avait quitté son pays en 1968 pour rejoindre la France où il est mort brutalement en 1989, sur une petite route de campagne.

Je retrouve El Ayachi son frère, à Aïn Kadous, le quartier de Fès où il vit. L’oncle paternel allait devenir mon passeur, le Stalker de ce voyage me permettant de remonter à la terre mère de mon père, la maison natale, dans un petit village du Rif près de Taza. Pour faire ce voyage, la caméra serait mon véhicule – ma caméra-véhicule.

J’ai filmé pas à pas cette route, ce douloureux face à face avec ce pays, ces gens, cette famille si proche et si lointaine. C’est en cherchant à regarder ce qui m’était étranger comme si ça m’était familier et ce qui m’était familier comme si ça m’était étranger que j’ai pu tenir et tenir le cadre. Là bas, j’ai éprouvé une violence terrible, quand on ne comprend rien, que l’on ne peut rien dire. Là où je suis née, en France, c’est aussi là où mon père a tu sa langue maternelle : l’arabe. Cette langue que je ne parle pas puisque mon père ne me l’a pas donnée. Cette parole tue par les morts a été une quête, un voyage, un pèlerinage ou simplement le travail d’un deuil.

Film en compétition, catégorie long et moyen métrage

 

 

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FIGURA de Katarzyna GONDEK – Pologne/Belgique, documentaire, 2015, 8’51
prod/distrib radiator/Bekke Films

Tout est blanc, balayé par le vent. Une gigantesque forme émerge du rideau de neige et prend la route. Elle passe par des villes, des villages, des maisons, pour arriver en haut d’une colline, aux côtés d’araignées, de saints et d’auto tamponneuses. Figure est un conte surréel sur la création des mythologies, du kitsch religieux, et sur le désir de grandeur. Qui est notre protagoniste ? La plus grande miniature religieuse du monde. Une gigantesque contradiction.

Film en compétition, catégorie court-métrage
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ILS ME LAISSENT L’EXIL – LES OBJETS de Lætitia TURA – France, documentaire, 2016, 28’39
prod/distrib Le G.R.E.C

Une carte mémoire, un imperméable, une voiture miniature, un béret : objets sauvés de la traversée des frontières, objets donnés ou oubliés. C’est aussi dans ces fragiles traces qu’une transmission de la mémoire de l’exil est possible.

» Ils me laissent l’exil  » raconte ce passage de l’objet familial en possible objet patrimonial. Car l’enjeu est bien de faire une pleine place dans le récit national aux mémoires minorisées, reléguées dans l’arrière-cour de l’Histoire.

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20h30 – Cinéma les Variétés – SOIRÉE DE CLÔTURE

Les RISC fêtent l’apocalypse!

Dix ans après la diffusion en clôture des RISC du film Notre pain quotidien, nous récidivons cette année avec le nouveau film de Nikolaus Geyrhalter, en avant- première à Marseille ! Pourfendeur des égarements des sociétés occidentales, le documentariste autrichien propose dans sa dernière production de filmer aux quatre coins de la planète des lieux vidés de toute activité humaine mais qui en gardent encore la trace.

Remise des prix par le jury
Long métrage
Court métrage
Prix jeune public

logo-noirla première plateforme SVOD entièrement dédiée au documentaire d’auteur offrira 1 an d’abonnement à tous les lauréats des RISC 2016.

 

suivie de la projection en avant-première à Marseille :
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HOMO SAPIENS de Nikolaus Geyrhalter – Autriche, documentaire, 2016, 94′
prod/distrib ASC distribution

Une école, un hôpital, une salle de spectacle, une prison… Ces bâtiments construits par les Homo sapiens ont été désertés et la nature y a repris ses droits. Ils accueillent désormais les vents, les pluies, la faune et la flore sans résistance.
À travers une série de plans fixes, Nikolaus Geyrhalter tend ces paysages vers le spectateur comme des miroirs. Libre à celui-ci d’y projeter ses fantasmes, d’imaginer le scénario qui a donné lieu à l’éclipse de ses semblables. Mais comme tout film de science-fiction, Homo Sapiens nous parle avant tout du présent.