Maxime Coton, réalisateur de « Petits histoires du monde avant d’aller dormir »

Capture d'eěcran 2017-01-24 aĚ 12.20.01

« L’idée de mon film a germé un soir où je suis rentré chez moi, c’était le premier soir où j’étais papa. »

Maxime Coton, 30 ans, multi-casquettes, ingénieur du son, cinéaste et écrivain bruxellois, a présenté son dixième court métrage documentaire « Petites histoires du monde avant d’aller dormir » au festival RISC. Rencontre.

 

RISC : Pouvez-vous nous parler de votre film ?

MC : « L’idée du film, Petites histoires du monde avant d’aller dormir, a germé dans mon esprit un soir où je suis rentré chez moi, c’était le premier soir où j’étais papa. Ma compagne venait d’accoucher, je suis rentré chez moi seul et je n’ai pas pu dormir parce que je me sentais lié à cet être qui venait de naître, à ce moment là j’ai eu envie de me et de lui raconter des histoires. Aussi je me sentais responsable, je me devais de lui raconter des histoires pour lui dire dans quel monde elle arrivait. »

RISC : Comment avez-vous construit cette histoire ?

MC : « Le film s’est construit à travers 5 chapitres, avec 5 thématiques différentes, 5 rapports au monde, 5 rapports aux images, qui correspondent à 5 histoires.
J’ai parlé de responsabilité tout à l’heure, en tant que parent, mais avant ça en tant qu’être humain, c’est de faire face à la fois à la beauté de la vie et aussi à sa violence d’une certaine manière, sans qu’il y ait de jugement moral par rapport à ça. C’est pour ça que j’ai essayé de proposer un film qui navigue entre ces deux extrêmes. »

RISC : Pourquoi et comment avez-vous décidé d’utiliser des images d’archives et une voix off dans votre court-métrage ?

MC : « Il y a deux raisons différentes, l’utilisation de la voix off et des images d’archives.
Les archives, à la base, c’est une question de production. A vrai dire j’avais peu de moyens pour faire le film, et j’avais envie de le construire petit à petit, sans qu’il soit trop écrit au départ.
Avec le monteur, on a travaillé pendant de longues semaines : l’idée était de capter des images du monde au fur et à mesure que le film s’écrivait. Si bien que certaines images du film ont été ajoutées le dernier jour du montage. Mais aussi d’autres images étaient là avant même que le film n’existe, parce qu’en tant que cinéaste j’aime bien collectionner des images.
Pour la voix off, puisqu’il y avait cette idée de raconter des histoires, c’était nécessaire pour moi de faire en sorte qu’elle raconte un hors champs, qui agit un peu comme ce qu’il y a derrière les images. »

RISC : Quel lien faites-vous entre écriture et cinéma ?

C’est un sujet qui m’a amené à faire des films. J’ai fait une école de cinéma en tant qu’ingénieur du son, je baignais forcément dans ce milieu. Mais c’est la conjonction de ce métier et d’un sujet, en l’occurrence une usine dans laquelle travaillait mon père, dont la visite m’a bouleversé visuellement, qui m’a donné envie de raconter quelque chose à propos de celle-ci : c’était mon premier film le gesteur d’iner.

Ensuite je suis devenu réalisateur comme ça, d’une certaine manière, et les choses se sont enchainées. Mais la littérature est une chose plus ancrée en moi, plus profonde.
Pour moi, écriture et cinéma sont des choses distinctes : disons que c’est le sujet qui dicte la forme. Pour le roman que je suis en train d’écrire, je vois mal comment j’aurai pu en faire un film.

RISC : Que vous apporte le regard et les questions sur public de festival sur votre film ?

MC : « Je suis au festival RISC, on est en novembre 2016, ça fait un petit temps que je n’ai pas vu le film, que je ne me suis pas replongé dedans. Je n’ai plus de projets de films pour l’instant, c’est donc une manière de me replonger dans ce rôle de cinéaste que j’incarne dans le film. J’espère que le film va susciter chez le public ce questionnement ambivalent dont j’ai parlé. A chaque fois, que le film a été projeté, il a suscité des avis très tranchés, je suis donc impatient d’affronter ça. »

RISC : Où trouvez-vous l’inspiration ?

MC : « Pour mes films et mes livres, l’inspiration j’essaye de la trouver au quotidien. Je peux la trouver à condition de mettre dans un certain état, d’être une sorte de buvard comme ça. Parfois on est pris dans le quotidien dans les relations humaines, et ce n’est pas toujours évident de capter des éléments.
Tout à l’heure, comme tout bon touriste, j’ai été à Notre-Dame-de-la-Garde, il n’y avait presque personne, et j’ai été marqué par la manière qu’à le vent de siffler, je ne sais pas si vous aviez remarqué? Je me suis dit que c’était très singulier et que ça pourrait se retrouver quelque part dans une scène d’un de mes textes. Je pense que si je n’avais pas fait une longue marche pour aller jusque là, je ne suis pas sur que j’aurais été sensible à cela. »

RISC : Quels sont vos futurs projets ? Où voir votre travail ?

MC : « Je n’ai pas de projet filmique pour le moment parce que je suis plongé dans l’écriture d’un roman, Tendre maquis, qui me mobilise beaucoup. Le sujet du roman est la génération Y à travers le parcours de 4 personnages. »

 

Les films de Maxime Coton sont en accès libre sur son site ou disponibles en VOD payante sur laplateforme.be