Source : Trailer de Inhibitum

Festival RISC : Inhibitum ou ce qu’on nous a toujours caché

Ce lundi 27 novembre, le Festival RISC 2017 a continué sa semaine cinématographique avec une séance spéciale tout public au Cinéma Les Variétés à Marseille, afin d’élire le Prix du Public dans la catégorie des courts métrages. Onze films ont été présentés durant l’événement, avec à l’issue un vote qui dévoilera le film favori des spectateurs durant la soirée de clôture, ce mercredi 29 novembre. Les films présentés abordent tous d’une manière plus ou moins directe un aspect scientifique.

Le court métrage “Inhibitum” de l’Atelier Collectif est un documentaire d’animation belge de plus de 7 minutes. Par cette création de 2016, la réalisation souhaite passer un message puissant et provoquant, mêlant sciences et vérités souvent dissimulées du XXème siècle. En effet, le court métrage présente cinq inventions de manière décalée, avec une légère pointe de sarcasme derrière chaque révélation. Certaines sont définies comme néfastes, dangereuses voire inutiles. L’expression employée “Nous l’avons échappé belle!” le démontre bien.

Il se trouve que certaines de ces inventions sont tout à fait ingénieuses, et auraient même permis de changer notre quotidien. Parmi elles : l’aérotrain, le bas nylon résistant, le moteur à eau ou encore la « safe cigarette ». Ces apparitions auraient pu révolutionner la science moderne. Souvent boycottées, elles n’ont cependant soit jamais vu le jour, soit jamais été pérennisées.

La parole est donnée aux scientifiques

Le moteur à eau, par exemple, aurait pu être la solution parfaite pour venir à bout de la pollution, mais c’était sans compter l’industrie pétrolière pour laquelle ce moteur était synonyme de bouleversement. Fabriquer ce moteur se ferait au détriment de la population et de sa survie. La planète entière deviendrait assoiffée. L’eau serait vue comme une ressource privée, détenue par les industriels. “C’est un exemple très controversé” souligne Michel Jean, physicien au Laboratoire de Mécanique et d’acoustique et ex-directeur de recherche du CNRS. “Si les industriels avaient trouvé un intérêt quelconque à fabriquer un moteur à eau, ils l’auraient fait!” dédramatise-t-il.

Pour Michel Jean, le sulfureux court métrage “Inhibitum” aborde de manière générale trois points. Tout d’abord, la crédibilité scientifique. Effectivement, la science est présentée comme assujettie à la fois par la sphère politique et la recherche du profit par le secteur privé. Cette vision dérange et questionne puisqu’à la base, la science s’accompagne d’une certaine liberté de la part du chercheur pour le bien commun.
Deuxième point, le citoyen et le politique ont une influence sur l’usage fait des découvertes scientifiques, car au final, c’est eux qui décident du sort et de l’expansion ou non de ces inventions.
Troisième point, qui est d’autant plus d’actualité aujourd’hui avec les nouvelles technologies : l’obsolescence.

Si l’histoire de la science vous intrigue, n’hésitez pas à regarder ce court métrage qui dévoilera sans détour les créations cachées. Et pensez à venir visionner, dès l’année prochaine, les films présentés par les Rencontres Sciences et Cinémas dans différents lieux de la cité phocéenne, afin de découvrir ou redécouvrir des aspects scientifiques.

Marylou HANOT et Courani DIARRA